Le dénouement est proche...
Nous voilà rendus à 6 représentations du retour. Le bilan est déjà plutôt positif. On devrait réussir à faire les 19 représentations prévues même si c'est passé parfois à un cheveu de l'annulation. Au total ce sera entre 8000 et 10000 personnes qui nous auront vu.
Ces derniers jours, on a multiplié les déplacements pour aller jouer dans les périphéries quasi rurales de Kinshasa. Le panel des populations qu'on y a rencontré s'est encore trés nettement élargi.
Nous avons imaginé cette première rencontre comme un repérage, un temps de compréhension de la situation locale. Sur ce point l'objectif est atteint. Maintenant on se rend compte de plus en plus qu'il va être impératif de recentrer le projet sur une population et ses problématiques. Le champs des possibilités est tellement énorme, les sollicitations tellement permanentes, que nous risquons de nous user à partir dans toutes les directions. La visibilité et l'efficacité de notre action seraient aussi mis à mal. Recentrer vers quoi ? C'est trop tôt pour le dire. Le travail avec les gamins des rues dans les centres d'accueils et en milieu ouvert est une piste sérieuse mais nous n'avons pas encore rencontré Handicap International et les centres dont ils s'occupent. La situation des handicapés dans la société kinoise est aussi un probléme qui mérite que l'on s'y attarde. Nous n'avons pas encore non plus rencontré la population carcérale (c'est samedi).
En dehors des spectacles, nous avons entrepri un travail sur le centre mobile de l'ONG Orper. Ce centre mobile, c'est un camion qui va sur les sites où vivent les gamins des rues, la nuit, pour leur apporter des soins médicaux. Ils font cela depuis de nombreuses années et ont vraiment acquis la confiance des enfants. Lundi soir, Guillaume et Fabrice ont accompagné l'équipe d'Orper pour voir. Ils ont vécu des moments difficiles (violence, défonce, besoins d'affection) mais sont revenus avec la conviction que nous avons notre place dans ce centre mobile. Le principe est de travailler des petites interventions, des impros ajustables à tout moment. Au delà d'amener un court moment d'évasion à ces gamins, ce genre d'intervention permet de canaliser les attentions et d'éviter que les bagarres ne dégénèrent à tout le groupe des enfants présents.
On va faire un second essai ce soir avec une équipe renforcée (Vince, Ludo et Cubain vont rejoindre Fabrice et Guillaume). A la sortie de ça, on pourra imaginer un dispositif plus important pour l'année prochaine.
Au delà de ça, le spectacle est rentré dans une routine qui pourrait être dangeureuse, donc on se fait des points et des recadrages à gogo et tout le monde y met de la bonne volonté. L'équipe est vraiment soudée maintenant. On arrive de mieux en mieux à se comprendre avec les artistes kinois, nos chauffeurs et Pitshou notre accompagnateur.
Dernier effort, dernière ligne droite avant de retrouver une campagne électorale qui doit battre son plein avec son cortége de préoccupations démagogiques (on a hate !) mais aussi retrouver nos bons petits plats, les amis et le froid de l'hiver. C'est un peu le coeur gros qu'on laissera nos amis kinois. Mais on a désormais la certitude d'un rendez-vous proche.
Jordi