Eza Possible !
Nous rentrons d’une sortie nocturne au centre ville. Luc et moi avons fait de la musique devant une quinzaine d’enfants des rues, tout excités. Nous avons proposé des choses simples que les enfants peuvent s’approprier en temps réel, en répétant ce que l’on fait ou en improvisant. Hormis quelques uns d’une douzaine d’années qui étaient saouls et qui ne parvenaient pas vraiment à se « brancher », ils ont montré un enthousiasme inespéré. Dans LEUR rue, à Kinshasa, de nuit, avec nos instruments, nos voix et nos cœurs, je me suis senti d’une immense utilité à provoquer chez ces gamins laissés pour compte des francs sourires, même vains… Putain, ce sont des mioches de 6 à 18 ans qui dorment dans la rue. Quand tombent leurs codes de communication agressifs, on se rend compte que ce ne sont QUE des mioches. Leur demande d’attention et d’affection est si grande ! Ces moments qui leur sont offerts sont pour eux de véritables caresses, d’extra-ordinaires exils. On sent ici que quelque chose est possible, même embryonnaire. Eza possible ! (C’est possible ! nom du collectif de plasticiens qui nous héberge). Eza possible ! Et c’est la force du projet.
Une claque est une caresse qui s’est trompée de vitesse.
Une guirlande zébrée de mains liées et ouvertes…
Voici les paroles de la chanson avec laquelle nous clôturons nos interventions et qui sera bientôt un tube planétaire :
OYO EZALI SUKA YA LISOLO NA BISO
SOKI BOSEPELI TOBETA KUTU MABUKO
C’EST LA FIN !
C’est la fin de notre histoire
Si vous êtes contents, nous applaudissons tous ensemble !
C’est la fin !