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Clowns Sans Frontières à Kinshasa
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9 janvier 2008

Kin le pouls et la belle

Dans la chaleur de la cour tout est calme c’est l’heure de la sieste. Dans la cuisine Rose et Pépé font la vaisselle en chantant des chansons du spectacle, le souffle du ventilateur les accompagne. Christian se réveille et me signe un bonjour des yeux. Il y a plusieurs bons jours en un jour ici. Une semaine que nous sommes arrivés awa*. Une semaine qui en parait dix, disons 2 parce que ça je sais le dire en lingala, mibale semaines. Une semaine que je suis entrée à Kinshasa par la petite porte, la petite porte bleue du fond de cour de notre maison. Petite porte qui donne directement sur un marigot qui grouille d’autant de choses que Kin bouillonne  de vie, brouillonne bidouille et se débrouille. En arrivant on a laissé nos portables et nos habits d’hiver dans nos sacs, notre passeport à l’ambassade et sur le pas de la petite porte bleue on se dépouille  un peu du monde zélé, du mundélé, de nos tics et de nos tocs. Reste que le tic-toc du cœur..Une semaine de semis, de semences, d’échanges de graines. Le spectacle est debout il s’est lancé il s’est frotté, comme on l’a fait durant quatre jours pour faire naître nos trois marionnettes franco-kinoises.

Une semait’ne de plein de petits peu, de ‘petit tu peux’. Un tout petit peu de temps, et pour tant. Nous avons joué six fois. La deuxième était notre première tournée nocturne avec les centres mobiles. Tassés dans le camionette , trimballés dans la nuit des rues de Kinshasa, nommée la poubelle. Premier arrêt, premier cadeau. Une vingtaine d’enfants ont fait taire un tout petit temps  10 millions d’habitants, shégés assis sagement les uns contre les autres. Ils regardent, attentifs, il y a de la douceur… des frôlements, des brassées de petites mains serrées, dont le contact est parfois étrange, tellement elles contiennent le tout kinshasa,   agglomérats de milliers de choses touchées, malaxées, transbahutées. Transmahutées.  Ces mains ce sont les belles de cette Kin, ces belles.qui font battre le pouls.

Deux jours passent, on profite d’un moment de pause pour tenter une connection au cyber,qui se trouve à deux rues de l’endroit où nous avons joué ce soir là. En sortant des enfants nous ont reconnu et nous interpellent, mboté, bonjour, lisousou’ rires*. Ni argent, ni nourriture, ni rien, nini, ils ne demandent rien. Rien demander c’est donné, c’est cadeau.

Patricia

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Commentaires
C
plein de bises et du courage ... forza !
Clowns Sans Frontières à Kinshasa
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